Monthly Archives: May 2015

Luis and Marco, Nurse and Biogeographer, Brussels, Belgium

Luis (left) and Marco (right), photo by Kevin Truong

Luis (left) and Marco (right), photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

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Marco (left) and Luis (right)

Marco (left) and Luis (right)

Luis, in his own words: “L’homosexualité est l’attirance de de deux être de même sexe. Si on demande maintenant la définition de » gay » à un gay on en aura autant qu’il existe d’individu. Chacun vit sa sexualité, sa vie et ses sentiments de manière tout à individuelle. Certain parleront avec beaucoup d’aisance de leur sexualité. J’ai gardé une certaine pudeur par rapport au sexe. Je ne livre pas facilement et c’est pourquoi j’ai mis du temps à écrire ces quelques lignes Mon côté parfois extraverti masque une ancienne timidité. Le fait d’en parler aujourd’hui sur la toile fait partie de ma thérapie .

J’ai beaucoup de chance de vivre en Belgique qui a été avec les Pays Bas précurseur du mariage gay en Europe. Quand je vois les violences dans les dernières nouvelles que peuvent entrainer la légalisation du mariage gay en France, ça me fait peur. Le principe d’égalité et de fraternité reste à revoir par une partie de la société française qui se radicalise sur le sujet.

Je peux vivre librement à Bruxelles La communauté gay est pas extrêmement grande mais j’y trouve mon compte : je peux sortir en couple, se marier, aller boire un verre avec mes amis gays et pour les célibataires, il y a tout ce qu’il faut. La liberté est cependant limitée à certaines zones. Il faut faire attention à ne pas s’afficher sous peine de violences verbales ou physiques. Les extrémistes religieux sont très puissants dans certains quartiers.

J’ai mis beaucoup temps à faire mon coming out. Quand j’étais jeune, je n’avais pas beaucoup de référents homos ou des icônes gay dans les médias. Les choses ont bien changés aujourd’hui. Ca a pris des années avant de l’annoncer à mes amis, puis à mon entourage professionnel, enfin ma famille. Tour s’est déroulé de manière progressive et lente. Je suis originaire de la Méditerranée et il faut toujours plus de temps pour le coming out. Mon père n’a jamais accepté mon coming out.

J’ai l’impression de devoir faire tout le temps mon coming out avec les gens qui sont dans mon chemin. Mes amis me diront que ça se voit de loin. On aura toujours à faire à des personnes qui mettent des ornières à leurs yeux par rapport à l’homosexualité. Elles se cachent d’une réalité qui est présente depuis la nuit des temps. Pourquoi devoir toujours se justifier ou mentir sur sa personnalité ? Plus je vieillis et moins j’use de politesse par rapport à ma sexualité.”

In English:

“Homosexuality is the attraction between two of the same sex. It’s not a question of defining “gay” but rather the individual. Everyone lives his sexuality, his life and his feelings in an entirely individual way. Some speak very fluently about their sexuality. I kept a certain modesty about sex. I do not easily share and that’s why I took time to write these few lines. My extroverted side sometimes masks a former shyness. The fact that I write this today is part of my therapy.

I am very lucky to live in Belgium, which with the Netherlands was the precursor for gay marriage in Europe. When I saw violence after the legalization of gay marriage in France, it scared me. The principles of equality and fraternity remain to fight the part of the French population that is radicalized on the subject.

I can live freely in Brussels. The gay community is not very big but I found one: I can go out together, get married, have a drink with my gay friends and singles, there is everything that is necessary. Freedom is limited to certain areas. I am careful not to appear under penalty of verbal or physical violence. Religious extremists are very powerful in certain areas.

I put a lot time into my coming out. When I was young, I did not have many gay references or gay icons in the media. Things have changed since. It took years before announcing to my friends and to my professional colleagues, and then finally my family. This took place gradually and slowly. I am from the Mediterranean and it takes more and more time for coming out. My father never accepted my coming out.

I feel like I have come out all the time with people who are in my way. My friends tell me that it is visible from afar. We always have to deal with people who put ruts in their eyes with regards to homosexuality. They hide a reality that has been present since the dawn of time. Why should I always have to justify or lie about this part of myself? The older I get the less I am polite over my sexuality.”

Marco, in his own words: “Dear Kevin, I think all is in the perception of happiness.

Eltern sollten wissen, dass ihre schwulen Söhne glücklich sein können, so wie sie sind, weil sie so sind. Das dies seine Zeit braucht, habe ich unterschätzt; ich hatte damals geglaubt, es wäre genug, wenn ich meinen Eltern zeigte, dass ich glücklich verliebt war. Sie dachten aber zuerst, dass dies meine Selbsttäuschung sei, und sie mich vor meinem Unglück bewahren müssten. Mit der Zeit haben wir dann alle gelernt – dass sich Mut auszahlt, für sie und für mich.

Wenn ich etwas bedauere, dann dass ich nicht früher entspannter sein konnte: als ich noch mit mir haderte, und keine Menschen aus Fleisch und Blut, sondern nur Figuren aus Romanen, Filmen und Skandalgeschichten der Presse als unmögliche Vorbilder kannte. Hätte ich so etwas wie diesen Blog gefunden, wäre mir vieles leichter gefallen. Wenn er auch nur einigen Zweifelnden wo auch immer auf der Welt das Leben einfacher macht, ist er ein fantastisches Geschenk Kevins an die, die noch heranwachsen.”

In English:

“Parents should know that their gay sons can be happy the way they are because they are so. That this takes time I underestimated; I had at before believed it would be enough if I showed my parents that I was happy and in love. However, they thought at first that I was self-deceiving myself, and that they would protect me from my misfortune. Over time, we have all learned then – that takes courage for them and for me.

If I regret something, it is that I could not be more relaxed earlier: when I knew of only myself, and knew not of other men in the flesh, but only characters from novels, movies and scandals from the press it made it impossible to find role models. If I had found such a thing as this blog, I would have likely had an easier time. If it is possible to make the lives of those who doubt in themselves easier, this is a fantastic gift to those who are still growing.”

Xavier, Editor-in-Chief/Journalist, Paris, France

photo by Kevin Truong

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photo by Kevin Truong

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photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

Xavier, in his own words: “Si je n’avais pas été gay, j’aurais été un homme blanc hétérosexuel. Faire partie d’une minorité m’a donné la possibilité de voir le monde du côté de ceux qui n’ont pas forcément le pouvoir, de ceux qu’on essaie de tenir à l’écart et de ceux qui doivent apprendre à être fiers d’eux-mêmes. C’est une chance inestimable.

Contrairement à certains, je crois énormément à l’idée de communauté. Mieux: je suis heureux d’en faire partie. Ceux qui ne croient pas à cette idée ou qui la rejettent n’ont qu’à étudier l’histoire du sida, pour ne citer cet exemple là. Ils verront ce qu’une communauté peut accomplir.

Mon coming-out familial s’est déroulé on ne peut mieux. Il a même permis de libérer la parole entre parents et enfants et entres frères et sœurs. Dans ma vie de tous les jours, j’expérimente le coming-out permanent. En tant que journaliste dans un media gay, je sors du placard à chaque fois qu’on me demande mon métier. Le plus dur aura finalement été de le dire à ma grand-mère, une vieille paysanne charentaise. Il m’a fallu 10 ans pour arriver à en parler, alors que je suis out auprès de la terre entière. Tout le monde me déconseillait de le faire, assurant qu’elle ne comprendrait pas, qu’elle était trop âgée et qu’il ne fallait pas l’embêter avec ça. Tout le monde se trompait. Elle a réagi de la plus belle des manières: avec amour.

Je vis à Paris depuis 14 ans et la vie gay y est d’une grande richesse. J’aime l’idée d’avoir un quartier gay dans une ville. Hélas force est de constater que le Marais est de plus en plus envahi par les touristes et les prix délirants de l’immobilier font qu’il devient très dur désormais d’avoir de nouveaux établissements. Au delà de l’aspect urbain, c’est le tissu associatif LGBT qui est très riche à Paris. Il y a des dizaines d’associations, à peu près dans tous les domaines. Comme beaucoup de parisiens, je suis souvent tenté de quitter Paris pour aller vivre dans un environnement moins stressant. Il y a une vie gay dans d’autres villes en France, mais aucune d’aussi vivace. Et ça me me manquerait.

Si j’avais une chose à dire à une version plus jeune de moi-même: “TU ES GAY, IDIOTE!”. J’ai compris que j’étais gay à 17 ans. J’aurais aimé le comprendre avant, histoire de ne pas avoir à gâcher une partie de mon adolescence à essayer d’être quelque chose que je ne suis pas. Mais cela m’a aussi permis d’être celui que je suis aujourd’hui, donc tout est bien.”

In English:

“Had I not been gay, I would have been a straight white western male. Being gay gave me the opportunity to see the world through the eyes of a minority, to feel what it’s like to be on the side of those who don’t have the power, of those who are marginalized and who have had to learn how to stand tall and proud. That is an amazing gift.

The concept of “community” always raises eyebrows in France, because we are supposed to be “universalists” (it should be “all are equal” but for most people it’s “all should be alike – straight that is). I am proud to be a part of the LGBT community. For those who don’t believe in the idea of a community, just look at the way we responded to the AIDS epidemic. You’ll see what a community can do.

Coming-out to my parents was wonderful. We have had trouble talking to each other in the family for a couple of years. It started a conversation. It’s always useful to be honest with the ones you love. In my everyday life, I have to come out every time someone asks me what my job is (I’m a journalist in a LBGT media, yagg.com. It reminds me that coming out and being proud of who you are is an ongoing process.

I’ve been living in Paris for 14 years. The LGBT community is strong here. We have a gay neighboordhood, the world famous “Marais”. But these days, it’s getting more and more packed with tourists and the rampant gentrification is turning it slowly but surely into a giant designer clothes store. As if we didn’t have enough designer clothes stores already… We have dozens of LGBT groups, from sports groups to activists groups not to mention health groups. I belong to a LGBT tennis group, member of the Gay and lesbian tennis alliance. We get to meet and play with LGBT folks all around the world. It’s like a global family. I sometimes think of moving to another sunnier, less hectic city. But I definitely would miss the gay life.

If a had anything to tell to my younger self, that would be: “YOU ARE GAY, STOOPID!”. I realized I was gay at 17. I wish I got that earlier, so that I wouldn’t have wasted my time trying to be heterosexual in high school. Anyway, that’s a part of me and it made me the person I am today, so all is well!”

Goodbye, to my friend Ian.

My friend Ian passed away last night after after battling with cancer. I first met him in London three years ago while photographing him for the Gay Men Project, and he has been one of my strongest supporters ever since. Thanks Ian, for everything, I wanted to share your story one last time. Lots of love to you, my friend, and I’ll do the best with everything I can 😉

photo by Kevin Truong

photo by Kevin Truong

Ian, in his own words:“Maybe I was lucky but I don’t really remember there being any big deal about coming out. I was about 15 or 16 and pretty confident about stuff, I had always known I was gay and I was never any good at hiding things. I started subscribing to gay news in about 1977 (when I was 15) and this used to arrive in a brown paper envelope. I was also obsessed with gay literature and on my bookshelves there was Edmund White’s, a boy’s own story, Gore Vidal’s, city and the pillar and James Baldwin’s, Giovanni’s room to name but a few – so it was pretty obvious to anyone who cared to look and my poor mum cleaned my room in those days!!!. It was the time of punk and I was a little obsessed with the Tom Robinson Band and in 1977 or 78 they had a rising free EP out which included the song “glad to be gay”. I remember buying this in the local WH Smith (it reached nos 18 in the UK charts) and playing on repeat for hours. So I don’t think anyone in my house had any doubts!!! I recall a conversation with my mum in the kitchen of our house in Newport Gwent when I was about 16 – I guess you can call this my coming out moment but my mum told me she already knew. I think I was a bit disappointed as I was hoping for a bit of a reaction (I liked to court reaction in those days!).

I never actually had “the” conversation with my dad it was just sort of presumed really. I vaguely remember my sister being a bit upset when I told her but she was upset because I had not told her before!

So all in all pretty straightforward and not really an issue or big deal. Mind you looking back I’m amazed at how brazen I was from such a young age!!!”